https://www.franceculture.fr/emissions/series/survivre-sans-sexe?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OrvRC1ZaHGa_pMKemf-SqKC&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=650993#xtor=EPR-2-[LaLettre14042021]

  • Cette série aborde la question de la sexualité de façon explicite et parfois crûe, elle n’est pas destinée à toutes les oreilles, les plus sensibles peuvent donc s’abstenir

Baiser serait la panacée, le plaisir suprême, la plus raffinée des jouissances. Le sexe serait une condition sine qua non à la réussite de sa vie, un ciment dont dépendrait la pérennité du couple et la stabilité familiale. Il nous faut « réussir » notre sexualité, « booster » notre libido, et autres termes issus du jargon marketing. Mais la réalité est que nous ne baisons pas autant qu’on voudrait le faire croire.

Dans un contexte culturel régi par une omniprésence de représentations érotisées, cesser la sexualité revient à s’exclure d’une norme et de tout un système codifié. Tant que nous faisons partie du jeu, nous ne nous en rendons pas réellement compte. Ce n’est qu’une fois abstinent.e.s que toute l’absurdité de nos codes sociaux nous saute aux yeux : pourquoi mettre une femme nue pour nous vendre un yaourt ? Pourquoi mimer une fellation dans une publicité pour des cônes glacés ? Arrêter la sexualité permet de se rendre compte à quel point celle-ci est partout, et souvent là où on ne la voit plus : elle façonne nos imaginaires, code notre morale, structure nos rapports sociaux, pose des problèmes politiques. La sortie de la sexualité, qu’elle soit volontaire ou contrainte, permet d’en prendre la mesure et provoque inévitablement dans nos vies des bouleversements inattendus. Pour le meilleur et pour le pire.